B - Les pièces justificatives des recettesI - Généralités.Lecomptablen’estpasjugedelalégalitédesactesquiluisonttransmisparl’ordonnateur.Ilaseulementobligationdes’assurerquelarecetteaétéautoriséepar l’autoritécompétenteetdanslesformesrequisesparlestextes.Enpratiquelecomptabledoits’assurerquel’autorisationdepercevoirlarecetteexiste,qu’elleestprise parl’autoritécompétente,queletitreestbiensignéparl’ordonnateurousondélégataire,quel’actesurlequelsebaseletitrederecetteestexécutoire,quelespièces justificatives sont jointes au titre, et qu’il dispose de tous les éléments pour vérifier l’exactitude des calculs de liquidation.Legestionnaire,sousl’autoritéetpourlecomptedel’ordonnateur,préparelaconstatationetdéterminelemontantdescréancesdel’établissementaprèss’êtreassuréde leurfondementjuridique(actedelacollectivitéouduCA,applicationdestextesréglementaires,notificationd’attributiondesubvention,etc…).Ilveilleàémettresans tarder les ordres de recettes et à les transmettre au comptable :-désnotificationdelasubventionoudeladotationoctroyéeparlacollectivitéderattachementouparl’Etatdanslecasd’unerecettenonaffectée.Ilestimportantde rappelerquel’ordrederecettepeutêtreétablimêmesil’argentn’estpasversésurlecomptedel’établissement. Ainsi,parexemple,l’ORdeladotationdefonctionnement doit être fait dés le début de l’exercice ;-désutilisationendépensesdelarecetteaffectéeetsansattendreforcémentlafindel’opération(exemplesubventiondontlesdépensescorrespondantess’étalentsur l’année) ;-désledéclenchementdelaprestationousaréalisationpourlesrecettesliéesauxservicesetauxprestations(exempleobjetsconfectionnés,hébergementde stagiaires…) ;Cetteexigenced’adresseraucomptableselonunepériodicitéréduitelesdiversordresderecettesestunedesconditionsd’unegestionefficaceetharmonieused’un établissement.Ilappartientparailleursaucomptablequiaconnaissancedel’existencedecréances,dedemanderàl’ordonnateurd’établirlesordresderecettecorrespondants(articles 11 et 23 du décret du 29 décembre 1962).Unefoisletitrederecetteémislesdiligencesducomptable,appréciéesparlejugedescomptes,devrontêtreadéquates(adaptéesàlanatureetaumontantdela créance), complètes (tous les moyens légaux auront été utilisés) et rapides (de manière à prévenir la prescription de la créance, la disparition ou l’insolvabilité du débiteur).Laresponsabilitépesantsurlecomptableenmatièrederecettesestdifférentedecellequiluiincombepourlesdépenses;onpeutdirequelesrisquessontmoindres puisqu’ilssontliésprincipalementaunonrecouvrementdesordresderecettes.Ilestdoncessentielpourlecomptabledeveilleràla«qualité»dutitrederecette,afin d’éviter des erreurs d'homonymie, d'adressage ou d’autres susceptibles d’en compliquer ou compromettre le recouvrement.Onpeutégalementnoterlesconséquencesfinancièrespourl’EPLEdesdifficultésouimpossibilitésderecouvrerdesrecetteslepoidsdesadmissionsennonvaleuretla nouvelle notion de fonds de roulement qui apparaît avec la RCBC.II - Les pièces justificatives des ordres de recettes.Silecontrôledespiècesjustificativesdeladépenseestrelativementsimpledanslamesureoùilsuffitdeseréféreràl’annexe1duCGCT(audécretde2016),iln'existe pasdetexteréglementaireétablissantlespiècesjustificativesdesrecettes. Aussi,l’agentcomptableest-ilfondéàexigerdel’ordonnateurtouteslespiècesqu’ilconsidère nécessaires pour l’exercice de son contrôle.Ce point a été confirmé en juin 2013 par la DAF :Existe-il une réglementation relative à la forme et au contenu des pièces justificatives à la recette ?Réponse:non.Eneffet,laréglementationneprévoitpasderèglesrelativeàlaformeetaucontenuquedoiventavoirlespiècesjustificativesàl'appuidestitresde recettes.Àcesujetle§134112del'ICM9.6précise:«Iln'existepasdenomenclaturedespiècesjustificativesdevantêtreproduitesàl'agentcomptableàl'appuides titresderecettes. Aussi,l'agentcomptableest-ilfondéàexigertouteslespiècesqu'ilconsidèrenécessairespourexercersescontrôles.Àtitred'exemplelanotificationde subvention,deremboursementdetrop-perçu,unbordereaudedroitsconstatés,lesdélibérationssurdestarifsdeprestationpeuventconstituerdespiècesjustificatives pertinentes.Lesdocumentsquiparaîtraientirréguliers,incompletsoucomportantdesincohérencesserontrenvoyésàl'ordonnateuraccompagnésd'unenoteexplicative de l'agent comptable. »Fautedelisteàlaquelleseréférer,lecomptabledevradoncs’assurerquel’ordrederecetteetsespiècesjointessontsuffisammentprécisetexplicites.Pourcefaire j’essayedememettredanslasituationdujugedescomptesquineconnaîtpaslefonctionnementoulagestiondel’EPLEconcernéetquidevradoncsecontenterdes seulespiècesjointesàl’ORpourappréciersavaliditéetsonexactitude.Laquestionquejemeposealorsestlasuivante:«sijefaisabstractiondemaconnaissancede lagestionmatérielledel’établissement,ai-jeentrelesmainslatotalitédespiècesmepermettantdejugerdelalégalité,delarégularité,del’exactitudedescalculsetde l’imputationdelarecette,ainsiquedesélémentspourlarecouvrerlecaséchéant?».Laréponsem’amèneassezsouventàcompléterlarédactiondel’étatexécutoireou de l’état joint à l’OR en ajoutant précisions, calculs, références et en rajoutant un acte. De manière générale, on peut considérer que l’ordre de recette doit être accompagné de deux catégories de pièces :- Les pièces établissant les fondements juridiques de l’ordre de recette.Les articles 18 et 19 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 indiquent que :« Dans le poste comptable qu'il dirige, le comptable public est seul chargé :4° De la prise en charge des ordres de recouvrer et de payer qui lui sont remis par les ordonnateurs ;5° Du recouvrement des ordres de recouvrer et des créances constatées par un contrat, un titre de propriété ou tout autre titre exécutoire ;Le comptable public est tenu d'exercer le contrôle :1° S'agissant des ordres de recouvrer :a) De la régularité de l'autorisation de percevoir la recette ;b) Dans la limite des éléments dont il dispose, de la mise en recouvrement des créances et de la régularité des réductions et des annulations des ordres de recouvrer »Lepremiercontrôleducomptableportedoncsurlefondementjuridiquedelarecette.DanslesEPLE,lescréancestrouventprincipalementleurssourcesdansunacte administratifexécutoireinterneouexterne(exemple:lanotificationdeladotationdefonctionnementdelacollectivitéderattachementoul’acteduconseild’administration surlemontantdelaparticipationdesfamillesàunvoyagescolaire)etdansdesconventions(exemple:uneconventiond’occupationàtitreprécaired’unlogementde fonction).Lecomptabledoits’assurerqu’ildisposedudocumentexécutoireautorisantlarecette:acteduconseild’administrationfixantletarifdesobjetsconfectionnés,des dégradations,laparticipationdesfamillespourunvoyage,l’acceptationd’undon,actedelacollectivitéfixantlestarifsduSRH,notificationdesubvention,convention, etc...Cettepièceestindispensableetsonabsencedoitconduirelecomptableaurejetdel’ordrederecette.Bienentendu,commeenmatièrededépenses,danslecasde recettes répétitives, cet acte est joint seulement au premier OR de l’exercice.- Les pièces explicatives et récapitulatives.LedocumentissudeGFCesttropsuccinctpourpermettreaucomptabled’effectuerlatotalitédescontrôlesquiluiincombent;etildoitdoncêtrecomplétéleplussouvent parunétatjoint.Selonlescas,cetétatpeutpréciserlanaturedelacréance,lesbasesdelaliquidationetlescalculsopéréspourjustifierdumontantglobal.Parexemple, pouruneparticipationdesfamillesàunvoyage,laseulementiondumontantglobalnepermetpasaucomptabledevérifierl’exactitudedescalculsdelaliquidation.Il conviendrad’indiquerlenombredeparticipationsetlemontantunitaire.Ilfaudraégalementjoindrel’étatdétaillédesdébiteursconcernésafinquelecomptablepuisse,le cas échéant, par une comparaison avec les encaissements, connaître l’identité des impayés et en poursuivre le recouvrement.Ledocumentadresséaudébiteurautitrede«facture»(letitreexécutoire)peututilementconstituerlaPJpourl’ordrederecette.Danslecasoùlarecettenedonnepas lieu à transmission d’un titre exécutoire au débiteur (subvention par exemple), un état explicatif simplifié peut servir de PJ. III - Le « rejet » des ordres de recettes.Commel’indiquelanouvelleinstructionM9-6,lesordresderecetteirréguliersnesontpasprisenchargeparlecomptable,maisretournésàl’ordonnateuraccompagnés d’unenoteexplicatives’iln’apasétépossibled’obtenirdesapartlesrectificationsoucomplémentssouhaités.Anoterqu’iln’existepasenmatièrederecettes,de procédure de réquisition permettant à l’ordonnateur de contraindre l’agent comptable à prendre en charge un titre qu’il aurait initialement « rejeté ».Réponse ministérielle du 10/11/2018 sur le refus d’un comptable d’accepter un ordre de recette.IV - Les points particuliers selon la nature de la recette à vérifier.ComptetenudeladiversitédesrecettesdansunEPLE,onneretiendraci-aprèsquelestypesderecetteslesplusfréquentsavecunepropositiondepiècesjustificatives àyjoindre.Ilestrappeléqu’enl’absencedetexteréglementaire,ilnes’agitqued’unesimpleanalysepersonnellequ’ilvousappartiendrad’affiner,d’édulcoreroude compléter le cas échéant.Contributions entre services-acteduconseild’administration.C’estlecasoùlaparticipationestcalculéeselonunmontantfixeouenpourcentagededépenses(exemplereversementduSRHen fonction des dépenses constatées aux comptes du service ALO « viabilisation »).ou- décision budgétaire. C’est le cas où la participation est fixée au budget ou par DBM de niveau 3.- état explicatif ; le comptable doit être en mesure de vérifier les calculs.Convention d’occupation, location- acte du conseil d’administration ou de la collectivité.- convention.- titre exécutoire de recette adressé au débiteur ou état explicatif détaillé.Crédits globalisés- notification de la subvention globalisée.- acte du conseil d’administration fixant la répartition entre les diverses dépenses.- copies des factures d’utilisation ou état indiquant les mandats concernés.- le cas échéant état explicatif (notamment pour des reliquats).Dégradations, remboursements divers- acte du conseil d’administration fixant la tarification en la matière.-étatexplicatifcomportantlemodedecalcul,lanaturedelarecette,lesdébiteurs;oucopiedestitresexécutoiresderecetteadressésauxdébiteursetcomportantces éléments.Dons- acte du conseil d’administration acceptant le don.-documentdudonateurprécisantlemontant,ladestinationetlesconditionséventuellesdudon.L’acteduCAacceptantledondoitêtreconformeavecles«conditions» mises par le donateur.Dotation de fonctionnement- notification de la dotation.- le cas échéant document justifiant de sa répartition entre les différents services budgétaires par le conseil d’administration.Droits constatés- acte de la collectivité de rattachement fixant la tarification du SRH- acte du conseil d’administration ou de la collectivité de rattachement fixant les conditions de fonctionnement du SRH ; notamment dans le domaine des remises d’ordre.- états des droits constatés.-justificatifsdesremisesd’ordre.Onpeutconsidérerlesremisesd’ordreaccordéessurlesfraisderestaurationetd’hébergementcommedesréductionsderecettesqui demandentdoncuneattentionparticulièreaveclerespectdesrèglesenlamatière(applicationdurèglementinterneduSRHvotéparleCAouactedelacollectivité précisantlesconditions)etlaproductiondesjustificatifsnécessairesaucontrôleducomptable.Breftouslesdocumentsouététsjustifiantdelamodificationd’une tarification pour un élève.Hébergement au SRH (repas stagiaires, commensaux, etc…)- acte fixant la tarification ; et - ou - convention bi ou tripartite (hébergement d’écoles primaires par exemple).-étatexplicatifcomportantlemodedecalcul,lanaturedelarecette,lesdébiteurs(lecaséchéant);oucopiedestitresexécutoiresderecetteadressésauxdébiteurset comportantceséléments.Asademande,lecomptabledoitavoiraccèsàtouslesélémentsconcernantlecontrôledelaventedesrepasauxcommensaux,notamment lors d’un contrôle sur place de la régie.Location de locaux- selon les cas : convention tripartite (durant le temps scolaire) ou quadripartite (hors temps scolaire) ou concession de logement.- état explicatif comportant le mode de calcul, la nature de la recette, le débiteur ; ou copie du titre exécutoire de recette adressé au débiteur et comportant ces éléments.Objets confectionnés- acte du conseil d’administration fixant la tarification.- bulletins des objets confectionnés réalisés.Participation des familles à un voyage- acte du conseil d’administration fixant le montant de la participation ; budget du voyage voté… l’acte doit fixait clairement un montant fixe par élève.- état explicatif comportant le mode de calcul (nombre élèves X tarif).- liste des participants avec mention des débiteurs (le comptable doit être en mesure d’identifier les débiteurs restants pour le recouvrement contentieux).Subventions- notification de la subvention.- copies des factures d’utilisation ou état indiquant les mandats concernés (le comptable doit vérifier que la subvention est bien utilisée pour l’objet fixé par le donateur).- le cas échéant état explicatif (il est important pour permettre au comptable de suivre les reliquats de subventions).Taxe d’apprentissage- copies des factures d’utilisation ou état indiquant les mandats concernés (le comptable doit vérifier que l’utilisation est conforme à la circulaire de 2007).- le cas échéant état explicatif.Anoterquel’émissiondesordresderecetteparl’ordonnateurs’effectueaufuretàmesuredesdépensesréellementconstatées.Lataxed’apprentissageétantune ressource affectée dont les dépenses éligibles sont clairement définies par un texte, l’OR ne peut être global.Annulations de recettes- État précisant, pour chaque titre, l'erreur commise- Le cas échéant, justificatifsAnoterqu’enapplicationdel’article19dudécretde2012,lescomptablessonttenusd’exercer,danslalimitedesélémentsdontilsdisposent,lecontrôledelarégularité desannulationsdesordresderecettes.Ilssontnotammenttenusdes’assurerquelesréductionsouannulationderecettesnesonteffectuéesqu’auxfinsderectification d’erreurs matérielles (et non pour annuler une créance irrécouvrable par exemple). A défaut de ce contrôle, le comptable engage sa responsabilité.