A - Les pièces justificatives des dépenses(2)II - La nature et la portée du contrôle par le comptable des pièces justificatives de la dépense.Lire l’instruction du 6 mai 2022 ainsi que son analyse en termes de contrôle du comptable. Avantdepayerlescomptablessonttenusd’effectuerlescontrôlesprévusàl’article19-2°etàl’article20dudécretn°2012-1246du7novembre2012relatifàlagestion budgétaire et comptable publique (règlement général sur la comptabilité publique). Le contrôle relevant de l’article 19-2° porte sur cinq points :2° S'agissant des ordres de payer :a) De la qualité de l'ordonnateur ;b) De l'exacte imputation des dépenses au regard des règles relatives à la spécialité des crédits ;c) De la disponibilité des crédits ;d) De la validité de la dette dans les conditions prévues à l'article 20 ;e) Du caractère libératoire du paiement ;II.1 - Contrôle de la qualité de l’ordonnateur.L’agentcomptabledoitveilleràcequelesmandatementssoienteffectuéspardespersonnesdûmentaccréditées.Lesseulsordonnateursaccréditésauprèsdel’agent comptablesontlechefd’établissementousonsuppléantnomméconformémentauxdispositionsducodedel’éducation.Parailleurslechefd’établissementpeutdéléguer aupréalableetparécrit,sasignaturepourl’exercicedesesfonctionsd’ordonnateur,àsesadjoints(doncàl’adjoint-gestionnairelorsqu’iln’estpasenmêmetempsl’agent comptable).Ilappartiendraàl’agentcomptabledevérifier,lecaséchéant,laconformitédel’actededélégationquiluiseratransmisparl’ordonnateur.L’actede nominationdel’ordonnateuroul’actededélégationétantunepiècedevantêtrefournieaucomptableetjointeauxpiècesducomptefinancier;etceconformémentà l’arrêtédu25juillet2013prisenapplicationdel'article10dudécretn°2012-1246du7novembre2012relatifàlagestionbudgétaireetcomptablepublique.Pourles ordonnateursd’EPLElaqualitéd’ordonnateurdoitêtreattestéparlacommunicationaucomptablededeuxdocuments:unformulaireconformeaumodèleIannexéà l’arrêtécomportantnotammentunexemplairedelasignatureetl’actedenominationduchefd’établissementenqualitéd’ordonnateur.Pourlesuppléantouledélégataire de l’ordonnateur, doivent être fournis au comptable un formulaire modèle II et l’acte de délégation précisant notamment l’étendue des compétences déléguées.Art.421-13-III.―«Lechefd'établissementpeutdéléguersasignatureàchacundesesadjoints.Encasd'absenceoud'empêchement,lechefd'établissementestsuppléé parlechefd'établissementadjoint,notammentpourlaprésidencedesinstancesdel'établissement.Encasd'absenceoud'empêchementduchefd'établissement,lorsque celui-cin'adonnéaucunedélégationàceteffet,l'autoritéacadémiquenommeunordonnateursuppléantquipeutêtrelechefd'établissementadjointoul'adjoint gestionnaire, sous réserve que celui-ci ne soit pas l'agent comptable de l'établissement, ou le chef d'un autre établissement. »Concernantlecontrôledelaqualitédel’ordonnateur,ledécretprécisequelescomptablespublicssonttenusd'exercerlecontrôledelaqualitédel'ordonnateurs'agissant uniquementdesordresdepayer,ilsn'ontpasàvérifierlacompétencedusignatairedel'actequiconstituelefondementjuridiquedeladépense.Ils’agitdelapriseen comptedelajurisprudenceduConseild’Etatdu4mai2018«ENFA»etdu28décembre2018«SDISdelaGironde»:«LeConseiljugeainsiqu’ilrésultedeces dispositionsqu’ilappartientauxcomptablespublics,danslecadredeleurobligationdecontrôledespiècesjustificatives,d’appréciersilespiècesfourniesprésententun caractèresuffisantpourjustifierladépenseengagée.Danscecadre,ilsdoiventvérifier,d’unepart,l’exhaustivitédecespiècesselonlanomenclaturecomptable,et, d’autrepart,leurcaractèrecomplet,précisetcohérentauregarddelacatégorieetlanaturedel’objetdeladépense.Relevantque,danscecadre,lescomptables peuventêtreamenés«àporteruneappréciationjuridiquesurlesactesadministratifsàl’originedelacréance»etqu’il«leurappartientalorsd’endonnerune interprétation conforme à la réglementation en vigueur », le Conseil d’État précise toutefois qu’ils ne peuvent se faire « juges de leur légalité»».Bienquelaquestionpuisseseposers’agissantd’undocumentdonnantcompétencepourlasignaturedesmarchés,fondementjuridiquedeladépense,ilestprudentde continueràdemanderendébutd’annéequesoitfourniaucomptablel’acteduCAautorisantlasignatureparl’ordonnateurdesmarchésàincidenceannuelle;etceen application de l’article R.421-20 du Code de l’éducation.II.2 - Contrôle de la bonne imputation.Voir cette autre rubrique du site.L’agentcomptabledoitvérifiersil'ensembledespiècesrequisesautitredelanomenclaturecomptableluiontétéfournies,etsicespiècessontcomplètes,préciseset cohérentesauregarddelacatégoriedeladépensequel’ordonnateurachoisie.Lecomptabledoitdonccontrôlerlanaturedeladépensepuisquecelle-ciconditionnela bonneimputationetlespiècesjustificativesexigéesparlanomenclature.Lecomptablen’estpasliéparl’imputationdumandatfaiteparl’ordonnateuretencas d’incohérence ou d’incertitude il doit suspendre le paiement jusqu’à avoir les justifications nécessaires.Lecomptabledoitêtreenmesured’exercerlecontrôledel’exacteimputationetlecontrôledelaproductiondesjustifications.C’estlesensnotammentdel’arrêtd’appel duConseild’Etatn°68700«communedeBulgneville»du23/12/2015quiavulamiseendébetdecomptablespourdesimplesfacturesderestaurantaunomd’une communeimputéesaucompte6232«fêtesetcérémonies»alorsqu’ellesnepermettaientpasdedéterminerlanatureetl’objetdesdépensesencausequi,fautede précisions,pouvaientégalementreleverlecaséchéantdesfraisdereprésentation(c/6536)oudesfraisdemissions(c/6532)quieuxnécessitaientunedélibérationdu conseilmunicipal.LeConseild’Etatajugé«qu’ilincombaitauxcomptables,d'unepart,devérifierlanaturedesdépensesencause,laquelleconditionnaitenl'espèceàla foislecontrôledeleurexacteimputationcomptableetceluidelaproductiondesjustificationsprévuesparlaréglementation,et,d'autrepart,desurseoiraupaiementdes mandatsauvuducaractèreinsuffisantdespiècesjustificativesfourniesparl'ordonnateur;quelacirconstancequ'aucuneanomaliemanifestedumandatementnepouvait êtrerelevéeestsansincidencesurlecontrôleainsiexercé».Onretrouvedesjugementssimilairesdansledomainedescadeauxetautrelibéralités,etlecomptable d’EPLEdevraêtreparticulièrementattentifauxdépensesimputéesaucompte6257«réceptions».Cetterègledurespectdelacorrecteimputationesttellement importante que c’est un des cas où le comptable doit refuser de déférer à la réquisition de l’ordonnateur. Ledécretn°62-1587du29décembre1962portantrèglementgénéralsurlacomptabilitépubliqueindiquaitàl’article12que«lescomptablessonttenusd’exerceren matièrededépenses,lecontrôledel’exacteimputationdesdépensesauxchapitresqu’ellesconcernentselonleurnatureouleurobjet».Lecontrôledel’imputationparle comptable devait donc normalement s’effectuer au niveau du chapitre budgétaire en prenant en compte la nature et l’objet de la dépense. Lenouveaudécretdu7novembre2012relatifàlagestionbudgétaireetcomptablepubliqueprévoitunenouvellerédactionconcernantlecontrôledel’imputation:«Le comptablepublicesttenud'exercerlecontrôle:2°S'agissantdesordresdepayer:b)del'exacteimputationdesdépensesauregarddesrèglesrelativesàlaspécialité descrédits;».Concernantleprincipedespécialité,laM9-6àsonparagraphe2.1.1.4indique:«L'applicationduprincipedespécialitéimpliquequelescréditsouvertsau budgetd'unexerciceàchaqueservicenepeuventêtreaffectésàd'autresservices».Onpeutsansdouteendéduirequeleservicebudgétaires’estsubstituéauchapitre budgétaire;mêmesicettenotionde«spécialitédescrédits»demandeàêtreexplicitéepourmieuxappréhenderl’étendueducontrôlequedoitexercerlecomptablesur l’imputation et sa responsabilité, notamment dans le choix du compte de classe 6 fait par l’ordonnateur. II.3 - Contrôle de la validité de la dette.Le contrôle de la validité de la créance prévu par l’article 20 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012 porte sur :1° La justification du service fait ;2° L'exactitude de la liquidation ;3° L'intervention des contrôles préalables prescrits par la réglementation ;4°Danslamesureoùlesrèglespropresàchaquepersonnemoralementionnéeàl'article1erleprévoient,l'existenceduvisaoudel'avispréalableducontrôleur budgétaire sur les engagements ;5° La production des pièces justificatives ;6° L'application des règles de prescription et de déchéance.Concernant la justification du service fait, les conditions qui sont détaillées ci-avant au point I.3 de cette rubrique du site.Lecomptabledoits’assurerdel’exactitudedescalculsdelaliquidation.Cecontrôlesebasesurlestexteslégislatifsouréglementairesenvigueur,notammentencequi concernelechoixdutauxdeTVAappliqué.Cecontrôleporteégalementsurlavérificationdescalculsdanslecasd’unefacturemanuscrite,ledétaildelafacturation,le respectdesclausescontractuelles:prixdesmarchéspublics,clausederévision,pénalités,rabais,ristournes,dated’applicationdesrevalorisations,etc…Autitredela vérificationdescalculsdeliquidation,lecomptabledoits’assurerquelesprixunitairesquifigurentsurlapiècetransmiseparl'ordonnateursontbienceuxindiquésau contrat;etquelecalculdelavariationdeprixabienétéprévuaucontratouàl’avenant,qu’ilestétabliselonlesclausesdecelui-ciaveclesindicesprévusdansle marché (une modification ou la substitution d’un indice doit obligatoirement faire l’objet d’un avenant) et enfin que le calcul est exact.II.3.1 - Contrôle de la production des pièces justificatives.Enapplicationdesarticles19et20dudécretdu7novembre2012relatifàlagestionbudgétaireetcomptablepubliquelepremiercontrôleducomptablesurlavaliditéde la créance consiste à vérifier la présence des pièces justificatives exigées par le décret n° 2016-33 du 20 janvier 2016.Silecomptablenepeutexigerquelespiècesprévuesparlanomenclatureilsepeutquelapièceobligatoiresoitconstituéeparun«ensembleindissoluble»deplusieurs documents(contratplusavenantsparexemple).Ilsepeutégalementqu’unepièceprévueexpressémentparlanomenclatureindiquequedesélémentsrelevantdu champ de contrôle du comptable seront précisés dans d’autres pièces. Dans ces deux cas le comptable doit disposer de l’ensemble des documents.II.3.2 - Contrôle de la régularité en la forme des pièces justificatives.Le comptable doit vérifier que la pièce justificative est conforme et comporte bien les mentions obligatoires.Parexempleunefactureouunmémoiredoitcomporteruncertainnombred’élémentsquelistel’annexeCdudécret(voirci-dessus).Adéfautdeleurprésencesurle documentlapièceneserapasvalableetdevradoncêtrerejetéeparlecomptable.Anoterqu’enapplicationdel’arrêtédu27février1989,modifiéparl’arrêtédu3 septembre2001,lesdépensesd’unmontantinférieurà230eurosnenécessitentpasobligatoirementlaproductiond’unefactureoud’unmémoirequipeutêtreremplacé par les indications et précisions nécessaires portées par l’ordonnateur dans le corps même du mandat ou par un certificat joint au mandat.Lapiècejustificativedoitenoutrementionnerexplicitementl’EPLEcommeadressedefacturationoudelivraison;etlesincohérencesdanscedomainedevrontêtre justifiées.Silecomptablenetrouvepasdanslalisteindicationdespiècesnécessairespouruntypeparticulierd’opération,ildoitraisonnerparanalogieetdoncseréféreràune dépense similaire pour laquelle les pièces justificatives sont répertoriées par le décret.Lecomptabledoitêtreattentifàlarédactionducontrat(dumarché)concernantsaduréeinitiale,saduréetotalereconductionscomprisesetsonmodedereconduction: taciteouexpresse.Silecontrat(lemarché)prévoitquelareconductionestsoumiseàunedécisionexpressedel’acheteurpublic,ladécisiondoitêtrenotifiéeautitulaire avantladated’échéancedumarché.Sil’acheteurn’anotifiéaucunedécisionavantl’échéancedumarché,lesrelationscontractuellesentrel’acheteuretletitulaire prennent fin et le marché n’existe plus. La validité du contrat pour le comptable dépend donc de la communication de cette décision.II.3.3 – Limites du contrôle du comptable.Lecomptabledoitégalementvérifierlarégularitéformelledecespiècesjustificatives;maisenvérifiantleurcontenu,ilnepeuttoutefoispasselivreràuneappréciationde l'opportunité des décisions prises par l'ordonnateur ni à un contrôle de leur légalité au fond.Parailleurs,lecomptabledoitcertesvérifierlarégularitéformelledespiècesjustificativesmaisenvérifiantleurcontenu,ilnepeuttoutefoispasselivreràuneappréciation de l'opportunité des décisions prises par l'ordonnateur ni à un contrôle de leur légalité au fond.Durantdesannéesladifférenceentrelégalitéaufondetlégalitéformelleaétéunesourcedequestionnementpourlescomptablesquelesinterprétationsdivergentes entre la Cour des comptes et le Conseil d’Etat n’ont pas facilitée. Heureusement, de récentes décisions du Conseil d’Etat sont venues expliciter un peu plus le sujet.LapositionduConseild’Etatestrésuméeparceconsidérantdel’arrêtdu28décembre2019del’arrêt«SDISdeGironde»:«Ilrésultedecesdispositionsque,pour apprécierlavaliditédescréances,lescomptablesdoiventnotammentexercerleurcontrôlesurlaproductiondesjustifications.Àcetitre,illeurrevientd'appréciersiles piècesfourniesprésententuncaractèresuffisantpourjustifierladépenseengagée.Pourétablircecaractèresuffisant,illeurappartientdevérifier,enpremierlieu,si l'ensembledespiècesrequisesautitredelanomenclaturecomptableapplicableleurontétéfournieset,endeuxièmelieu,sicespiècessont,d'unepart,complèteset précises,d'autrepart,cohérentesauregarddelacatégoriedeladépensedéfiniedanslanomenclatureapplicableetdelanatureetdel'objetdeladépensetellequ'ellea étéordonnancée.Sicecontrôlepeutconduirelescomptablesàporteruneappréciationjuridiquesurlesactesadministratifsàl'originedelacréanceets'illeurappartient alorsd'endonneruneinterprétationconformeàlaréglementationenvigueur,ilsn'ontpaslepouvoirdesefairejugesdeleurlégalité.Parsuite,sousréservedes obligationsquiviennentd'êtrerappelées,iln'appartientpasaucomptable,enprincipe,devérifierlacompétencedesauteursdesactesadministratifsfournisautitredes pièces justificatives de la dépense ».Lecontrôleducomptableneportequesurlarégularitéformelledespiècestransmises.Ilnedoitpasêtreétenduàunevérificationdelalégalitéaufonddesactes transmis, et notamment à l'intérêt public de la dépense concernée.L'arrêt du Conseil d'État du 30 juillet 2003 « ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie contreM.Marty»rappellequelecontrôledelavaliditédelacréanceetdel'exacteimputationdesdépensesnesauraitconduirelecomptableàsefairejugedelalégalitédes actesquiluisontproduits:«Si,pourapprécierlavaliditédescréances,lescomptablesdoiventexercerleurcontrôlesurl'exactitudedescalculsdeliquidationetsula productiondesjustifications,ilsn'ontpaslepouvoirdesefairejugesdelalégalitédesdécisionsadministratives;quelaquestiondesavoirsiundépartementpeut prendreàsachargeunedépenseautitredescompétencesquisontlessiennesestunequestiondelégalitéquinerelèvepasducontrôlequedoitexercerlecomptable en vue du paiement ».Pourautant,lorsqu’uncomptableconstatequ’ildoitexécuterunactemanifestementillégal,ildoitlesignalercommel’indiquelenouvelarticleL.131-7duCodedes juridictionsfinancières:«Danslesconditionsprévuespardécret,lecomptablepeutsignaleràl'ordonnateurtouteopérationquiseraitdenatureàreleverdesinfractions prévues à l'article L. 131-9 ». Maisl’interdictionfaiteaucomptabledesefairejugedelalégalitéinternedesactesneveutpasdirepourautantabsencedecontrôle,carildoitcontrôlerlacohérence despiècesjustificativestransmisesetlesinterpréterdanslecadredelaréglementationenvigueur.Mêmesil'incohérenceentrelespiècesjustificativesn'estpas directementunecausedesuspensiondepaiementdeladépense,cettesituationdoitconduirelecomptableàsuspendrelepaiementdeladépenseenapplicationdes articles19,20et38dudécretn°2012-1246du7novembre2012.Lajurisprudenceprécisequel’examendelacohérencedespiècesjustificativesdoitêtreréaliséàpartir del’ensembledesélémentsdontdisposelecomptable:«lecontrôledelavaliditédelacréanceparlescomptables,(…)doits’effectuerauregarddel’ensembledes élémentsdedroitoudefaitdontilsdisposent,sansqu’ilyaitlieudedistinguerselonquecesélémentsleuraientétécommuniquésparlesordonnateursàtitreobligatoire oufacultatif»(Conseild'État,28juillet2004,ministredel’ÉconomiecontreM.DAVIAU).Lacontradictiondepiècesjustificativespeutdémontreraussiquelescertifications établiesparl’ordonnateursontinexactes.Conformémentàl'article38dudécretn°2012-1246du7novembre2012desinexactitudesdanslescertificationsde l'ordonnateur doivent conduire le comptable public à suspendre le paiement. La contradiction de pièces justificatives peut également révéler une erreur de liquidation.ParailleursleConseild'Étatconsidèrequedanslecadredesescontrôlesdevaliditédelacréance,notammentlorsquelarédactiondesactesprésentésautitrede justificatifsdepaiementestimprécise,lecomptablepeutêtreamenéàconfrontercesactesauxrèglesjuridiquesquilesfondentpourlesinterpréter;maissanspour autantprocéderàuncontrôledelalégalitéinternedel’acte.Contradictionapparentequirésumelacomplexitéducontrôleducomptable:«Ilressortdel'analysedes jurisprudencesadministrativeetfinancièresusviséesquesilecomptablenesauraitétendresoncontrôleàlalégalitédesdécisionsadministratives,etencoremoinsàleur opportunité,ilnepeutpasnonplussecontenterdeprocéderàunsimpleenregistrementcomptabledesdécisionsdel'ordonnateuretdespiècesjustificativesquiluisont fournies ».Lecomptablen’estdoncpasjugedelalégalitédesactesetpiècesquiluisonttransmisesetsouventleConseild’Etatestvenu,enconfirmantcepoint,infirmerdes jugementsdelaCourdescomptes;preuveencoredeladifficultédumétierdecomptablepublic.L’évolutionrécentedelajurisprudenceduConseild’Etatsouligneque,si lecomptablenedoitpasopéreruncontrôledelégalité,ildoitopéreruncontrôledecohérencedespiècesquiluisontproduites(CE13nov.2019,req.n°421299, ONEMA) (6) ; et en cas d’incohérence il doit suspendre le paiement et demander à l’ordonnateur de justifier cette incohérence.II.4 - Contrôle du caractère libératoire du paiement.Une fois que le comptable s’est assuré de la validité de la créance il lui reste à veiller à ce que le paiement soit libératoire.Saresponsabilitéseraitparexemplemiseencausesi,suiteàunpremierpaiementfaitparerreuràunmauvaiscréancier,unsecondpaiements’avéraitnécessaire.Les risquesexistentaussidanslecadredescessionsdecréancesetd’affacturage.Onpeutciterlecasd’uncomptabledelycéemisendébetpouravoirpayélefournisseur alors que celui-ci avait conclu un contrat d’affacturage avec une société.Anoterunpointd’attentions’agissantdel’affacturageparsubrogationdesfacturesenmodeChorusPro:ilfautquelamentionssubrogative(voirlarubrique41632du décret de mars 2022) (5) soit indiquée dans le corps de la facture elle-même et non dans un document annexe.Voir page suivante la suite de l’analyse du décret et notamment des précisions sur certains points...